Les 20 et 21 novembre 2017, AfricaSeeds et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont réuni les représentants de 12 pays africains à Abidjan pour valider un nouvel ensemble d’outils visant à améliorer les opérations semencières.

« Le mandat d’AfricaSeeds en tant qu’agence d’exécution et de coordination du programme semencier de l’Union africaine (UA), à savoir le Programme africain sur les semences et les biotechnologies (PASB), nous engage à agir comme partenaires de tous les acteurs du secteur semencier en Afrique », a déclaré dans son discours d’ouverture Dr. Kouame Miezan, Directeur exécutif d’AfricaSeeds. « Je suis particulièrement heureux de voir réuni ici cet éventail d’experts semenciers issus de divers programmes et initiatives semencières, ce qui témoigne d’un avenir prometteur de cette collaboration qui est nécessaire au développement du secteur semencier en Afrique », a-t-il ajouté.

Cet atelier constitue une deuxième étape dans le processus de validation du guide des opérations semencières développé par AfricaSeeds et la FAO, qui couvre les éléments essentiels de la chaîne de valeur des semences. La première validation a eu lieu à Abidjan l’année dernière, du 14 au 18 novembre 2016, avec la participation d’experts semenciers de 21 pays africains. Quatre des sept modules du guide ont été validés lors de ce premier atelier (pour l’instant seulement disponibles en anglais). Les sujets abordés ont porté sur les petites entreprises semencières, le conditionnement des semences, le contrôle de la qualité et la certification des semences, ainsi que la réglementation du secteur semencier.

Au cours de l’atelier de cette année, les modules validés ont concerné des questions non couvertes par le premier atelier, à savoir la législation sur les semences, le stockage et la commercialisation des semences. Les participants ont été sollicités pour analyser le contenu de chacun des trois modules afin de faire des commentaires et d’exprimer leurs vues sur la pertinence et l’exactitude des sujets abordés. Une attention particulière a été accordée aux particularités des pays et à leurs défis spécifiques.

La législation comme facteur de développement du secteur

La révision des textes nationaux sur les semences a été reconnue par tous les participants comme de plus en plus nécessaire. Les spécificités du contexte africain, l’alignement de la législation sur les semences avec la politique semencière et la mise à jour des textes conformément aux normes internationales/régionales ont été débattus et clarifiés.

Dans l’ensemble, les participants ont convenu que, parallèlement à des politiques appropriées, les aspects législatifs devraient contribuer au développement du secteur semencier et faciliter l’utilisation de la biodiversité conformément aux objectifs continentaux et nationaux de transformation de l’agriculture. Ils ont également exprimé le besoin d’accorder une attention égale aux systèmes semenciers formels et à ceux informels.

Des techniques de stockage adaptées aux défis locaux

Dans les pays en développement, on estime que plus d’un tiers des semences produites sont perdues chaque année pendant le stockage, avec des effets significatifs sur l’efficacité agricole et sur la sécurité alimentaire.
Les participants ont échangé sur tous les défis auxquels les producteurs sont confrontés pendant le stockage des semences, depuis les aspects environnementaux jusqu’aux considérations économiques, en passant par les techniques de lutte antiparasitaire.

L’accent a été mis sur la compréhension des interactions entre la semence et ses processus biologiques, physiologiques et biochimiques avec l’environnement, dans le but de minimiser les pertes comme stratégie de stockage plus efficace, plutôt que de considérer des infrastructures coûteuses impliquant des interventions à capitaux élevés. D’où l’importance cruciale de renforcer les capacités des opérateurs semenciers en matière de solutions novatrices et axées sur les connaissances.

Des décisions de marketing mieux avisées

Le prix élevé des semences, le manque de garantie de qualité et l’accès limité à l’information sont autant de facteurs à l’origine des niveaux peu élevés d’achat de semences par la plupart des producteurs ordinaires, en particulier concernant les cultures de plantes autogames.

Les participants ont convenu que des mesures devraient être prises pour développer des décisions de marketing plus avisées et mieux informées qui, associées à de bonnes pratiques et à un contrôle de la qualité, peuvent améliorer les ventes et la rentabilité. La plupart des industries semencières des pays en développement n’en sont qu’à leurs balbutiements et, au fur et à mesure que les marchés et les entreprises augmenteront, ces industries devront appliquer progressivement des principes de commercialisation pour obtenir un avantage concurrentiel, pour répondre aux besoins des agriculteurs et pour gérer les nombreux risques qu’ils courent chaque jour.

Dans l’ensemble, les participants étaient satisfaits du contenu des modules. Leurs contributions seront incorporées dans la version révisée du guide au cours des prochains mois. En conclusion, les participants ont reconnu que le guide devrait être largement utilisé et ses pratiques adoptées pour assurer le développement durable du secteur semencier en Afrique.

Accédez à des photos et des vidéos de l’atelier à travers nos canaux Flickr et YouTube.