Pour aider à orienter les efforts de développement du secteur semencier durablement, AfricaSeeds,l’institution panafricaine mandatée par l’Union africaine (UA), œuvre en vue d’un projet unique : le lancement d’une plateforme de connaissances en ligne exclusivement dédiée au secteur des semences en Afrique, le Seed Knowledge Gateway (SKG) [Portail pour les connaissances sur les semences].

Le portail deviendra une plateforme unique d’échange d’informations réunissant diverses parties prenantes, notamment des programmes semenciers nationaux, des organisations régionales et internationales, des associations d’agriculteurs et le secteur privé.

Les partenaires de SKG travailleront ensemble pour améliorer la mesure des performances du secteur des semences, pour échanger des connaissances, des informations et des statistiques, et pour partager les bonnes pratiques pour suivre, évaluer et améliorer le développement du secteur des semences.

« Le projet Seed Knowledge Gateway est conçu comme une base de données informatisée en ligne qui mettra à la disposition de tous les praticiens du développement, des données, des informations et des connaissances sur le secteur des semences en contribuant ainsi à la planification et aux opérations du secteur semencier sur le continent », a déclaré Dr Kouame Miezan, directeur exécutif d’AfricaSeeds et partisan actif de l’initiative.

Un pas de plus dans la création du portail

Pour marquer le début de la phase préparatoire, AfricaSeeds, en collaboration avec le Forum pour la recherche agricole en Afrique (FARA), a organisé un atelier de lancement du 11 au 13 février 2019 à Akosombo, au Ghana, afin de donner un élan à la création du SKG.

Alors que la phase préparatoire d’un an vise à formuler le document de projet du SKG, l’atelier a été essentiel pour recueillir les points de vue et les contributions des participants, représentant les principales parties prenantes du secteur semencier africain, en vue de parvenir à une vision commune des modalités et des grandes lignes de la mise en œuvre.

L’atelier a bénéficié des contributions des participants à propos des rôles et des responsabilités de chaque intervenant. L’atelier avait pour objectif principal de faire valider les méthodologies proposées par les consultants d’AfricaSeeds en ce qui concerne la définition des produits à livrer pendant la phase préparatoire. En particulier, l’atelier a permis de dégager un consensus sur la très importante cartographie du secteur et a indiqué aux consultants et aux experts nationaux la possibilité de déterminer le mécanisme final de cartographie du secteur semencier à utiliser lors de la mise en œuvre du projet principal.

Un besoin de longue date

Comme indiqué dans la Déclaration de Malabo sur la croissance et la transformation accélérées de l’agriculture pour une prospérité partagée et des moyens de subsistance améliorés, les semences de qualité sont reconnues comme un moyen essentiel d’accroître la productivité et la résilience des cultures. En fait, le cadre de résultats du PDDAA vise à promouvoir et à assurer un degré élevé de sécurité semencière en tant que voie menant à la transformation agricole et à la sécurité alimentaire et nutritionnelle durable en Afrique.

Cependant, beaucoup reste à faire davantage pour mieux comprendre le développement du secteur semencier et prendre davantage de décisions fondées sur des données factuelles qui amélioreront à terme la sécurité des semences en Afrique. Cela implique la création d’une base de données et de connaissances, le renforcement des mécanismes de collecte et de partage des données, l’appui au renforcement des capacités d’analyse des données et l’amélioration des capacités de mise en œuvre par toutes les parties prenantes.

Un meilleur accès à des données et à des informations de qualité facilitera la tâche des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine concernant la mise en œuvre du Programme africain sur les semences et les biotechnologies (PASB), et permettra aux gouvernements, aux partenaires de développement, aux agriculteurs et à de nombreuses autres parties prenantes de mieux planifier et de prendre de meilleurs décisions.

La demande d’informations sur le secteur semencier en Afrique est énorme. Des actions appropriées et opportunes peuvent être prises pour améliorer un système semencier si des données sont disponibles. Pour suivre et évaluer les progrès, les données et informations sont fondamentales. Pour une conception plus précise, il est essentiel de disposer de données sur l’emplacement, la quantité et la qualité de la demande de semences. Les investisseurs potentiels, y compris les entrepreneurs, ont aussi besoin d’informations pour décider quand, comment et où investir.

Répondre à ces besoins par la mise en place d’une base de données et d’informations en ligne complète permettra aux systèmes semenciers de jouer leur rôle de vecteur de la transformation agricole et de l’amélioration de la résilience sur le continent africain.

La phase préparatoire du SKG est rendue possible grâce au soutien de la Coopération suisse au développement (SDC).